lundi 11 mars 2024

Le Guatemala dit enfin adieu au pétrolier franco-britannique Perenco (Reporterre, le média de l'écologie)

 

Le Guatemala dit enfin adieu au pétrolier franco-britannique Perenco

Reporterre – le média de l’écologie
Par Mikaël Faujour

6 mars 2024 à 09h25
https://reporterre.net/Le-Guatemala-dit-enfin-adieu-au-petrolier-Perenco



Perenco au Guatemala, c’est fini. La compagnie franco-britannique va cesser d’exploiter le pétrole et de détruire l’environnement du pays : le nouveau gouvernement de centre-gauche ne va pas renouveler son contrat.

C’est une des premières décisions fortes du nouveau gouvernement du Guatemala, dirigé depuis mi-janvier par Bernardo Arevalo (centre-gauche). Trois semaines après le début de son mandat, le ministre de l’Énergie et des Mines a annoncé que le contrat d’exploitation pétrolière de Perenco ne sera pas renouvelé. La décision tranche avec l’histoire, cousue d’irrégularités, qu’a exposé une enquête de Reporterre, de la compagnie franco-britannique au Guatemala. Celle-ci avait sans cesse été soutenue par les autorités.

Ce pays de 14 millions d’habitants peut dire adieu aux forages et torchères de cette major, et à leurs corollaires : la destruction, depuis un quart de siècle, de la deuxième plus grande zone humide d’Amérique latine et celle de la santé des habitants. Un exemple ? Dans le nord du pays, près de forages du Campo Xan gérés par l’entreprise, « 30 % des grossesses se terminent par un décès à la naissance », s’alarmaient trois ONG en 2015 dans une lettre au Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Lire aussi : Le pétrolier franco-britannique Perenco dévaste le Guatemala

Deuxième groupe pétrolier français, Perenco a fait la fortune de la famille Perrodo (classée quinzième de France par Challenges en 2022) grâce à une spécialité : le rachat de puits considérés comme n’étant plus rentables afin d’en prolonger l’exploitation. C’est en 1999 qu’il avait acheté la concession guatémaltèque, qui courait jusqu’en 2010. À l’approche de son expiration, elle avait été prolongée de quinze ans par le président Álvaro Colom (centre-gauche). Une décision suspecte : trois ministres et le Conseil national des zones protégées (Conap) s’y étaient opposés, et aucune étude d’impact environnemental — pourtant obligatoire — n’avait été présentée.



Anciennes concessions pétrolières de Perenco en Amazonie. DR

En outre, Perenco enfreint une loi environnementale — comme dans bien des pays où il opère — car le site d’exploitation se trouve au cœur du parc national Laguna del Tigre, zone déclarée protégée en 1989 où sont interdites les activités humaines, à plus forte raison industrielles.

Une énième prolongation

Cela n’a pas empêché le président sortant, Alejandro Giammattei Falla (droite), un oligarque proche des milieux d’affaires, de tenter de prolonger la concession une fois de plus. Il fallait pour cela modifier la loi des hydrocarbures, qui n’autorise qu’une seule prorogation d’une durée de quinze ans – déjà accordée en 2010. Conçu pour ne bénéficier qu’à l’entreprise, le texte proposé au Congrès par le parti présidentiel a été aussitôt baptisé « loi Perenco » par ses opposants.

Il proposait que les contrats d’opérations pétrolières puissent être prolongés de vingt-cinq ans et sans appel d’offres jusqu’à atteindre « la limite économique du gisement ». C’est-à-dire le stade où « les coûts récupérables », à savoir les investissements réalisés par l’entreprise et remboursés par l’État, ne sont plus rentables.


Lire aussi : 
Au Guatemala, le pétrolier franco-britannique Perenco fait sa loi

Approuvé par le Congrès lors des deux premières lectures, le texte n’a pu faire l’objet d’une dernière lecture. Le parti du président avait pourtant tenté de hâter le vote de la loi avant le terme de la législature (en janvier 2024) – y compris en tentant d’acheter des votes, comme l’ont dénoncé des députés de l’opposition.

Perte d’argent pour l’État

Avec le renouvellement du Congrès et du président de la République, entrés en fonction en janvier 2024, le vent a tourné. Ainsi, le président de la commission de l’Énergie et des Mines et député du parti Vos (centre-gauche), Orlando Blanco, a-t-il signalé que, depuis 2014, le contrat de Perenco engendre des pertes pour l’État : « L’activité pétrolière de Perenco a généré 2,615 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) ; l’État a perçu 713 millions de dollars (657 millions d’euros) de redevances, mais a rendu à l’entreprise 896 millions de dollars (826 millions d’euros) » en raison du dispositif de « coûts récupérables ».

La fin des opérations de Perenco est donc prévue au terme du contrat, soit le 12 août 2025. Une table ronde réunira notamment le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles et le Conap afin, a annoncé le ministre de l’Énergie et des Mines Víctor Hugo Ventura, « d’analyser les étapes à suivre, d’assurer que la transition soit adéquate et que soient prises les mesures nécessaires dans le processus de fermeture ».

La multinationale, qui a extrait plus de 90 millions de barils de pétrole des terres du pays, a commencé dès juin 2023 à abandonner ses puits. À ce jour, 46 puits sur 59 sont encore actifs.

mercredi 6 mars 2024

Vagues de chaleur caniculaire à Port Gentil : notre constat, nos propositions

 


Intervention de Henri Michel Auguste, président de H2oGabon

-> repeindre les toits en blanc pour refléter la chaleur
-> transformer les ilots de chaleur



mardi 12 décembre 2023

Dans le bassin du Congo, les sites de Perenco polluent gravement l’air





https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/111223/dans-le-bassin-du-congo-les-sites-de-perenco-polluent-gravement-l-air


Série Épisode 2 EP. 2 Perenco : les abus d’un géant du pétrole

Dans le bassin du Congo, les sites de Perenco polluent gravement l’air

Au Cameroun et au Gabon, les sites d’extraction de la multinationale Perenco pratiquent le torchage, ce procédé consistant à brûler l’excédent de gaz. Malgré la régulation en vigueur, l’air s’en trouve gravement pollué, causant l’inquiétude et le désarroi des habitants.

Philomène Djussi, Ghislaine Digona, Timothy Shing, Madeleine Ngeunga (InfoCongo), Dorian Cabrol et Alexandre Brutelle (EIF)

11 décembre 2023 à 11h51

Au cœur de la forêt de Bipaga, sur la côte atlantique du sud du Cameroun, aux abords de Kribi, se trouve l’usine de traitement de gaz de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Elle est exploitée par la multinationale franco-britannique Perenco, qui représente un peu moins des trois quarts de la production pétrolière nationale (72 %) en 2023 et produit la quasi-totalité du gaz du pays.

Au milieu des infrastructures métalliques étalées sur 22 hectares s’élève un conduit de près de 50 mètres de haut d’où brûle une flamme jaune vif d’intensité variable. Dès les premiers jours de sa mise en activité, courant 2018, cette torchère avait semé la panique chez les habitants d’Eboudawae, un village situé à quelques centaines de mètres de l’usine.

« Quand ils ont vu les flammes, les soldats du BIR (Bataillon d’intervention rapide) ont fui. Ils sautaient de leurs postes » relate Anne*, une habitante voisine de l’installation, à notre partenaire local InfoCongo. D’autres se souviennent de « secousses » sismiques. Seule une source informelle confiera plus tard à certains habitants que la société brûle « des déchets », sans s’étendre sur les détails.

Une vue sur la torchère de Bipaga depuis la plage de Londji, au Cameroun, en 2023. © Photo InfoCongo

Ce procédé porte un nom bien précis, il s’agit du torchage de gaz. Une pratique propre au secteur des énergies fossiles qui consiste à brûler les excédents de méthane issus de l’exploitation de gaz et de pétrole. Elle est décriée depuis plusieurs années, aussi bien par la communauté scientifique que par de nombreuses institutions internationales. En cause, les lourds impacts écologiques, sanitaires et énergétiques qui lui sont attribués.

La Banque mondiale est d’ailleurs à l’initiative du traité « Zero Flaring Routine » (zéro torchage de routine), lancé en 2015, que le Cameroun et le Gabon ont signé aux côtés de dizaines d’États, d’institutions publiques et d’opérateurs financiers, engagés à mettre fin aux situations de torchage injustifié dans les années à venir.

Un objectif partagé par Perenco, selon son porte-parole, qui évoque « un plan d’action 2030 pour le Climat et la Transition énergétique, dans lequel Perenco a déclaré qu’il visait zéro torchage de routine », d’ici cette date. Un horizon qui semble encore lointain pour les populations camerounaises et gabonaises qui se disent affectées par cette pratique.

Des flammes de jour comme de nuit depuis dix ans

L’activiste franco-gabonais Bernard Christian Rekoula, questionné par Mediapart sur sa première visite des sites Perenco sur les côtes gabonaises, courant 2020, reste saisi par son souvenir d’Etimboué, sur le littoral au sud de Port-Gentil. « L’air proche des têtes de puits de pétrole et des torchères était suffocant. Quand nous avons découvert la zone d’Etimboué où opère Perenco, il y avait des villages entiers quasiment irrespirables à cause de fortes émanations de gaz », confie le lanceur d’alerte, aujourd’hui réfugié en France.

Bernard Christian Rekoula parle d’un torchage « continu », un témoignage similaire à celui de Pierre Philippe Akendengué, un vétéran du groupe Perenco, pour lequel il a travaillé dix-sept ans avant d’entamer un parcours politique comme député de la région, en 2018. « À Oba, on fait du torchage de gaz. À Batanga, sur la plus grande station Perenco du Gabon, on en fait aussi. C’est régulier, non-stop, même en mer » souligne l’ancien élu, retourné à la vie civile après le coup d’État du 30 août dernier. « Les villages empestent le gaz », poursuit-il, décrivant la pollution ininterrompue des torchères de Perenco, de jour comme de nuit.

Au Cameroun également, le groupe torche continuellement, comme le confie un ancien ingénieur de la multinationale, évoquant des torchères « réparties sur tous les sites de Perenco » et actives « sans arrêt, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». Un témoignage à rebours d’une étude environnementale cosignée par Perenco en 2006 sur l’usine de Bipaga, qui mentionne bien une activité de torchage, mais limitée « au rejet accidentel » ou à des cas de « dysfonctionnement », en vue de « limiter la production de gaz à effet de serre ».

Cette pollution de l’air du groupe Perenco dans ces deux pays est loin d’être exceptionnelle. On décompte 380 actes de torchage, selon les données satellites fournis par l’ONG américaine Skytruth et analysées par notre partenaire Environmental Investigative Forum (EIF), consortium international d’enquête environnementale. EIF a pu évaluer que le torchage de Perenco a entraîné l’émission d’au moins 33,8 millions de tonnes de CO2 au Gabon et au Cameroun sur une période de dix ans. À quel prix pour la faune, la flore et les populations locales ?

Omerta sur les risques environnementaux et sanitaires

Dans le département camerounais de l’Océan, où se trouve l’usine de Perenco, le délégué du ministère de l’environnement Benjamin Hamann se veut rassurant : « Les plateformes [offshores − ndlr] sont très bien surveillées. La flamme respecte les normes standards. Si les normes devaient être dépassées, nous serions au courant, mais l’entreprise fait des efforts pour s’y conformer », assure-t-il, sans plus de précisions sur les normes en question ou la légalité de ces torchères.

Le torchage est pourtant reconnu comme une cause d’acidification des milieux marins et terrestres pouvant nuire aux écosystèmes qui s’y trouvent, comme l’ont démontré de nombreuses études scientifiques menées au Nigeria - l’un des plus grands « torcheurs » de la planète. Or, c’est aussi à proximité du parc national Ndongere et de l’estuaire du Rio Del Rey, deux aires protégées riches en forêts de mangroves du littoral camerounais, que Perenco torche régulièrement.

Au Gabon, près de dix aires protégées sont également concernées, selon notre partenaire EIF. Au total, 74 sites naturels sont occupés par Perenco à travers le monde, comme le révélait Mediapart dans sa précédente enquête sur le groupe. Sur la question sanitaire, là encore, c’est l’omerta pour les populations qui vivent à quelques kilomètres – parfois à quelques centaines de mètres - des torchères dans ces deux pays. De jour comme de nuit, hommes, femmes et enfants inhalent une atmosphère chargée en composants dont ils ignorent les risques sur leur santé.

À quatre kilomètres des licences de Perenco, des natifs du village camerounais de Londji font part de leur inquiétude. Depuis une plage, ils observent chaque jour l’une des torchères de Perenco. « Quand vous arriverez là-bas, vous verrez le tuyau. Il en sort une fumée noire. Nous ne savons pas si cela impacte la santé de nos enfants », s’inquiète Matthieu Ndembo, 38 ans. Certains habitants suspectent un lien entre les activités des entreprises pétrolières et des « pathologies survenues au cours des dernières années » – en particulier chez les plus jeunes. Mais dans l’unique centre de santé de cette localité camerounaise, le personnel refuse de commenter cette question.

Babiene Sona, avocat spécialiste des normes socio-environnementales de l’industrie pétrolière, est catégorique : « Le torchage du gaz n’est pas acceptable, il contribue à la pollution dans les communautés où le pétrole est exploité. » Il mentionne aussi des « maladies de la peau » liées à ce procédé industriel.

Maladies respiratoires et hématologiques, cancers, mais aussi problèmes cardiaques et morts prématurées figurent parmi les risques sanitaires associés au torchage, selon la communauté scientifique internationale. Une étude publiée en 2022 démontre par ailleurs les effets néfastes du torchage sur la santé humaine à partir d’une proximité de 60 km d’une torchère.

Mais selon la multinationale, ses activités ne présentent « aucun problème pour la santé des populations ». Le groupe estime même apporter « une contribution positive à la santé des communautés proches de ses opérations » et indique investir dans des programmes visant à « renforcer la capacité et la qualité des structures de soin locales ».

Perenco souligne l’aspect « crucial » de sa contribution aux systèmes de santé et dit soutenir des « projets majeurs » au travers de « soutiens infrastructurels, de formations des personnels médicaux et de la facilitation de l’accès aux soins pour les communautés isolées ». À titre d’exemple, un porte-parole mentionne le développement de « laboratoires de dépistage lors de la pandémie de COVID-19 », qui seront prochainement reconvertis pour tester la tuberculose.

Torchage « interdit » - sous conditions

Au Cameroun, la loi mentionne des autorisations possibles de torchage à titre exceptionnel, lorsque des difficultés techniques et économiques le justifient et pour une durée « qui ne peut excéder soixante jours », sous peine de sanctions financières. Une fréquence maximale que dépasse largement Perenco dans le pays, aux dires des témoignages réunis par InfoCongo et des données analysées par l’EIF.

Une étude d’impact environnemental doit en outre être fournie par l’exploitant afin de minimiser les risques associés au torchage. Le Gabon interdit quant à lui explicitement le torchage depuis 2019 - sauf autorisation spéciale du ministère chargé de la préservation de l’environnement.

Les autorités camerounaises et gabonaises, sollicitées par Mediapart, n’ont pas souhaité répondre à nos demandes de consultation des études environnementales et des autorisations de torchage en question, pour ce qui relève des blocs pétroliers opérés par Perenco.

En République démocratique du Congo (RDC), c’est dans un contexte similaire d’autorisations environnementales invérifiables, d’interdiction de torchage et d’extraction sur des aires protégées que les ONG Sherpa et les Amis de la Terre avaient choisi d’assigner Perenco en justice pour « préjudice écologique ». Procédure que le groupe n’a pas souhaité commenter.

Au contexte propre à la RDC s’ajoutent de nombreux impacts sanitaires et environnementaux, en tout point similaires à ceux documentés par l’activiste Bernard Christian Rekoula au Gabon, mais aussi par les médias Investigate Europe et Disclose, dans le cadre de leur enquête « Perenco Files ». Le volet Gabon des « Perenco Files » révélait, entre autres, près de 17 faits de pollution auxquels viennent s’ajouter 187 actes de torchage que révèlent aujourd’hui Mediapart et ses partenaires, dans ce seul pays.

Pourtant, le porte-parole du groupe l’assure : « Perenco adhère à toutes les régulations locales et aux meilleurs standards internationaux, partout où elle opère, et ce avec les autorisations nécessaires », sans toutefois nous transmettre ces dernières. « Il y a du torchage parce qu’il n’y a pas de marché du gaz ou de solution technique appropriée », explique aussi le groupe à Mediapart, mettant en avant sa démarche et ses efforts au Gabon. À lire aussi

Pour preuve, le développement à venir d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le terminal pétrolier du cap Lopez à Port-Gentil prévu pour 2026. Un projet capable de « réduire le torchage de 500 millions de tonnes de méthane ». Le GNL est une technologie jugée « complexe » et dont les avantages environnementaux seraient douteux. En effet, ce procédé serait « deux à trois fois plus émetteur de CO2 qu’un gazoduc classique », comme le rapportaient nos confrères du journal Le Monde en 2022.

Dans l’attente de la réalisation de ce projet, Perenco semble pourtant déjà satisfait de ses résultats au Gabon, affirmant que 70 % du pays « est alimenté par le gaz des champs de Perenco qui aurait été brûlé autrement », ce qui laisse entendre que les activités de torchage du groupe n’empêcheraient pas un bénéfice énergétique considérable pour le pays. Un chiffre contredit par l’agence Ecofin selon laquelle le pays ne produirait que « 20 % du gaz consommé sur place », ce qui revient en réalité à seulement 14 % de la consommation énergétique locale assurée par Perenco.

Le Gabon et le Cameroun figurent tous deux dans la liste des 30 pays torchant le plus au monde, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2023. Perenco serait à l’origine de plus de 90 % des volumes de gaz torchés au Cameroun, et de près de 60 % au Gabon, selon les données analysées par l’EIF. Au niveau mondial, le torchage représente un manque énergétique considérable. Puisque selon la Banque mondiale, les 140 milliards de mètres cubes de méthane brûlés chaque année suffiraient à couvrir les besoins énergétiques de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne.

Philomène Djussi, Ghislaine Digona, Timothy Shing, Madeleine Ngeunga (InfoCongo), Dorian Cabrol et Alexandre Brutelle (EIF)

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez passer par SecureDrop de Mediapart, la marche à suivre est explicitée dans cette page.

lundi 11 décembre 2023

La forêt qui soigne : Gardiens de la forêt ARTETV

 



Au cœur des forêts primaires, cinq gardiens se lèvent pour enrayer la destruction de ces poumons verts indispensables à notre planète. Dans ce volet : au Gabon, le chef et guérisseur Hilarion Kassa Moussavou s’initie au rôle de défenseur de la forêt. La forêt du bassin du Congo abrite la première réserve mondiale de carbone. Bien plus qu’un espace physique, elle peut représenter aussi la régénérescence spirituelle de l’humanité, à condition de la respecter : c’est ce message que porte Hilarion Kassa Moussavou, surnommé “Mambongo”, connaisseur hors pair des vertus médicinales de la végétation tropicale. Pour préparer la cérémonie traditionnelle du bwiti, le guérisseur gabonais part à la rencontre des protecteurs d’un patrimoine menacé par l’industrie forestière. Fortes personnalités Du ballet de camions chargés de grumes à la flamme des derricks, nombreux sont les visages d'une déforestation qui n'épargne aucun continent. En cinquante ans, les cris d'alarme de plus en plus insistants sur le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité se sont avérés impuissants à enrayer ce processus mortifère. Pourtant, des consciences font face à l'urgence, se mobilisent et innovent. Dans les cultures locales en lien étroit avec la nature se joue l’universel, comme en témoignent les leaders autochtones de cette somptueuse série documentaire – servie par la musique de Piers Faccini –, en lutte pour la survie des cinq dernières grandes forêts primaires du globe : Twyla l’Amérindienne (Canada), Tumursukh le Mongol, Mambongo le Gabonais, Mundiya le Papou et Benki le Brésilien. Loin de folkloriser leurs combats, Gardiens de la forêt nous invite à refaire, tant qu'il est temps, une place à leur vision du monde. À l’écoute de ces fortes personnalités, indissociables des écosystèmes qu’elles défendent, une reconnexion s'opère, en rupture radicale avec la réification et la marchandisation de la nature devenues notre ordinaire. Série documentaire (France, 2023, 52mn) -- L'accès à cette vidéo a été restreint de source sûre au Gabon, Cameroun, Côte d'Ivoire, Congo et Burkina Faso. Nous espérons qu'il s'agit d'une erreur technique et non intentionnelle.

mercredi 6 décembre 2023

Prise de contact avec TotalEnergies EP Gabon

 








Le mardi 28 Novembre 2023 à 11h30, H₂O GABON a été conviée à une réunion avec TotalÉnergies EP Gabon dans leurs locaux de Port-Gentil. 

Dans le cadre du courrier qui nous a été adressé (extrait) : " TotalÉnergies EP Gabon souhaite renforcer l'intégration de la Biodiversité et la protection de son Environnement pour les sites localisés à proximité de zones sensibles sur les secteurs d'Anguille, de Torpille et de l'Île Mandji, dans la province de l'Ogooué Maritime. (...) La société TotalÉnergies EP Gabon développant aussi des activités dans des zones proches de zones marines protégées, d'aires sensibles en biodiversité et de parcs nationaux, a mandaté BIOTOPE, cabinet de conseil international en ingénierie écologique, pour réaliser un Plan d'Action Biodiversité offshore et onshore. L'objectif est de déterminer et prioriser les impacts de ses activités sur la Biodiversité côtière et marine, de définir pour chaque impact un plan d'action afin d'appliquer les principes de notre politique RSE " Éviter, Réduire, Compenser ", et de réaliser des actions additionnelles positives en faveur de la Biodiversité avec des Acteurs Locaux. (... ). Dans le cadre de cette mission, les représentants biodiversité de TE E&P Gabon accompagnés par l'équipe de BIOTOPE, souhaitent s'entretenir avec les Acteurs Locaux œuvrant dans le domaine de la conservation de la Biodiversité, afin de recueillir leur vision et expertise (... ). Lors de l'entretien, nous souhaiterions vous présenter les objectifs généraux du Plan d'Actions Biodiversité de TEEPG et les nouvelles mesures que la compagnie souhaiterait mettre en place, puis identifier avec vous des nouveaux axes de collaboration sur des projets de protection et de replantation de mangroves, notamment à l'échelle de l'Île Mandji ".


Après cet exposé des motifs, Mr H. M. AUGUSTE, a présenté les grandes lignes de notre ONG H₂O GABON.

- la date de création, les membres fondateurs,

- les objectifs, protéger la Nature et l'Environnement,

- les actions de terrain déjà réalisées, consulter notre blog (www.h2ogabon.blogspot.com),

- notre activisme en tant lanceur d'alerte, sensibilisation, force de propositions de solutions techniques que ce soit dans le domaine environnemental ou dans la Protection de la Nature. Nous possédons au sein de notre ONG des compétences techniques ou scientifiques que nous pouvons et avons déjà mobilisé. A cet effet, nous vous invitons à lire notre proposition d'évaluation technique des pollutions de Perenco Gabon et notre projet de restauration de la biodiversité de la lagune d'Omboué. Ces deux actions d’ampleur sont suspendues à la décision du Tribunal de Port Gentil, auprès duquel une plainte pénale a été déposée et acceptée, qui doit faire appliquer le principe de « Pollueur – Payeur ».

 

- les réalités auxquelles sont confrontées les ONG's comme H₂O GABON, ce sont les manques de bonne volonté des sociétés de la place d’accepter leurs violations environnementales comme corollaire de leur activité de production et d’y remédier par le financement de solutions adéquates, y compris les plus novatrices, avec des acteurs locaux.

Après environ une heure de conversations, nous nous sommes séparés.

Au final, cette réunion ressemblait plus à une prise de contact qu'à une réelle audition. Les semaines à venir seront cruciales pour réalisation des objectifs que s'est fixé TotalEnergies EP Gabon. Nous sommes prêts à collaborer si la demande nous en était faite. Nous avons du savoir-faire à exploiter comme nous l’avons déjà prouvé.

 

H. M. AUGUSTE,

Président, Conseiller Scientifique et Technique, membre de la Commission Scientifique et Technique de l'ONG H₂O GABON,
B. P. 1991,
Port-Gentil GABON,
TÉL : + 241 74 09 21 51 (Whatsapp),
Courriel : h2ogabon@yahoo.fr,
Blog : h2ogabon.blogspot.com,
Facebook : H₂O GABON

 

Étaient présents à cette réunion,

 

* Pour TotalÉnergies SE siège du groupe France :

- Monsieur Laurent CAZES, Délégué Environnement et Sociétal

- Monsieur Valentin DO ROSARIO, Biodiversity Coordinator.

 

* Pour TotalÉnergies EP Gabon :

- Monsieur Hervé ONANGA, Chef de Service Environnement & Hygiène Industrielle,

- Monsieur Victorien ANGOUÉ, Coordinateur Développement Durable & PID PIH,

- Monsieur Jordan Ismaël EGANI, Ingénieur, Service Environnement & Hygiène Industrielle.

 

* Pour Biotope - SIDI :

- Monsieur Rénald BOULNOIS, représentant du cabinet de conseil international en ingénierie écologique.

 

* Pour H₂O GABON :

- Monsieur Paul OBIANG, Secrétaire Général adjoint,

- Monsieur Henri, Michel AUGUSTE, Président et Membre Fondateur, Conseiller Scientifique et Technique, Membre de la Commission Scientifique et Technique.



Article à lire :

Perenco au Gabon : une longue histoire de pollutions pétrolières

mardi 5 décembre 2023

Pétrole : le géant Perenco opère abusivement dans 70 sites protégés dans le monde


 



https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/041223/petrole-le-geant-perenco-opere-abusivement-dans-70-sites-proteges-dans-le-monde

Énergies Enquête

Pétrole : le géant Perenco opère abusivement dans 70 sites protégés dans le monde

La compagnie a obtenu l’autorisation de chercher et d’exploiter des hydrocarbures dans 74 aires naturelles protégées à travers le monde. Malgré sa promesse de minimiser toute pression sur la biodiversité, le groupe est incapable de prouver la réalité de ses engagements. 

Alexandre Brutelle, Dorian Cabrol (Environmental Investigative Forum), Madeleine Ngeunga (InfoCongo) et Juliana Mori (InfoAmazonia)

Mediapart - 4 décembre 2023 à 19h37

« Écoutez, Écoutez, je vous arrête tout de suite : les problèmes environnementaux du groupe, je les connais, et ça ne m’empêche pas de dormir la nuit », coupe net un ingénieur de Perenco à nos questions sur les multiples fuites, enfouissements de déchets et problèmes sociaux qui entachent la réputation du groupe depuis plusieurs années au Gabon.

Mais le « problème » Perenco ne se limite pas à ce seul pays. À travers le monde, les licences d’hydrocarbures de la multinationale s’étendent sur 74 sites qui sont pourtant protégés. C’est ce que révèle une enquête menée pendant près d’un an par Mediapart avec le consortium international de journalistes d’investigation environnementale EIF et leurs partenaires. Au total, dans neuf des quatorze pays où opère la société franco-britannique – en Amérique latine, en Afrique et en Europe –, ses autorisations de rechercher et d’exploiter concernent des aires naturelles qui devraient être préservées des usages industriels.

Alors que la COP15 sur la biodiversité de 2022 s’était conclue sur l’engagement des pays membres à protéger 30 % des terres et des mers de la planète d’ici à 2030, nos révélations questionnent le sort des parcs et des réserves nationales déjà existantes. Les statuts actuels de ces sites ne semblent pas faire reculer les sociétés telles que Perenco, ni ses actionnaires, la famille Perrodo, quinzième fortune de France selon le magazine Challenges.

Carte interactive

"Perenco System" : le système d’abus global du second géant pétrogazier français
https://pinea.app.carto.com/map/b5b31ced-72cc-45ec-8764-48c5703ff887

À propos de cette carte :

Les licences pétrolières et gazières de la multinationale franco-britannique Perenco couvrent 74 aires protégées dans le monde. L’enquête internationale “Perenco System”, menée par Mediapart et ses partenaires internationaux, documente l’aspect systémique des pratiques extractives abusives de Perenco - second géant pétro-gazier après Total.

Au total, 9 des 14 pays où opère la société franco-britannique sont concernés par ces superpositions légalement problématiques entre sites

Perenco dispose de licences pétrogazières dans 74 aires protégées à travers le monde. © Infographie Alexandre Brutelle et Jack Wolf (Environmental Investigative Forum)

Pourtant, la multinationale nous l’assure : Perenco est « engagée à minimiser toute pression sur la biodiversité et contribue à sa restauration » et « définit des plans d’action pour chacune de ses branches, en particulier pour les sites situés dans des aires protégées », indique un porte-parole.

Le groupe est toutefois incapable de nous fournir le détail des aires protégées en question, leur nombre total et les pays concernés, à l’exception du Guatemala. Dans ce pays, « le travail effectué par Perenco pour protéger la faune et la flore est visible, le [parc] Laguna del Tigre ayant été largement dévasté par des fermiers et des occupants illégaux ». Le média Reporterre révélait pourtant des cas de « pollutions et de persécutions » dans cette zone humide d’eau douce, « la plus vaste du pays, faite de rivières, de plus de trois cents petites lagunes tropicales, de savanes et de marécages », en avril dernier.

Ces soixante-quatorze sites à travers le monde représentent des menaces envers une biodiversité déjà en proie à une sixième extinction de masse, indissociable du dérèglement climatique – dont la combustion d’énergies fossiles reste aujourd’hui le principal moteur.

Deux phénomènes inextricables mais aussi co-dépendants, puisque la perte de biodiversité seule « exacerbe à son tour les effets du changement climatique », comme le rappelait encore le conseil scientifique de la COP Biodiversité à ses 196 États membres il y a un an. Tous les pays dans lesquels Perenco opère sur des aires protégées en font partie, à l’image du Guatemala, de la Tunisie ou du Venezuela. Tantôt sur une mangrove, comme elle le fait en République démocratique du Congo (RDC), tantôt sur des réserves naturelles – plus d’une dizaine en Colombie.

En 2022, le média scientifique Mongabay rapportait que Perenco avait été condamnée à des amendes liées à 27 cas de dommages ayant nui à la population, à la faune et à la flore locales, pour ses activités en Colombie.

Les zones d’activité de la compagnie incluent aussi des terres indigènes, comme la réserve autochtone du Napo-Tigre, située au cœur de l’Amazonie péruvienne. Une région faisant l’objet d’un bras de fer juridique depuis près de dix-neuf ans autour de la présence supposée de peuples n’ayant jamais eu de contacts avec la civilisation moderne. Cette présence est niée par la société.

Qu’est-il possible d’espérer d’une augmentation des aires protégées à l’échelle mondiale d’ici à 2030, si les statuts actuels des zones humides importantes, des forêts à haut potentiel de séquestration carbone et autres sanctuaires naturels n’empêchent pas qu’une société vienne y extraire gaz et pétrole ?

Législations permissives et extraction « interdite »

Interrogée au sujet des aires protégées où elle est implantée, la société Perenco déclare « adhérer à toutes les régulations locales et aux meilleurs standards internationaux, partout où elle opère et avec toutes les autorisations requises dans les pays concernés ». C’est le cas au Royaume-Uni, où se trouve la moitié des concessions à problèmes de la société. Ici, les études d’impact environnemental fournies par Perenco auront convaincu les autorités britanniques de lui délivrer divers titres pétroliers sur près d’une trentaine d’aires protégées. Parmi lesquelles le littoral du Dorset et de l’est du Devon, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Un système d’attribution similaire au modèle colombien – et tout aussi permissif puisqu’au Royaume-Uni également, ces études n’auront pas empêché 73 fuites accidentelles survenues au sein d’aires protégées de 2013 à 2023, comme l’a récemment révélé une analyse de l’ONG Unearthed, affiliée à Greenpeace. Mais chaque pays a son propre cadre réglementaire en matière de protection environnementale. Et ce qui est valable au Royaume-Uni ou en Colombie ne l’est pas nécessairement ailleurs. Les textes légaux se veulent plus restrictifs, par exemple au Cameroun et au Gabon. Du moins, en théorie.

Au Cameroun, la loi proscrit depuis 1995 toute « activité industrielle » et toute « extraction de matériaux » au sein de parcs nationaux tels que le parc Ndongere. Une aire marine protégée constituée d’une vaste mangrove, connue pour ses puits uniques d’absorption de CO2, selon la Nasa, et située à proximité d’un site Ramsar reconnu comme « zone humide importante », l’estuaire Rio del Rey.

Malgré cela, Perenco y opère au moins quatre concessions d’hydrocarbures. Contacté à ce sujet, l’un de ses représentants reconnaît que le groupe pétrogazier opère « dans certains sites où le statut d’aire protégée a été déclaré après l’exploitation d’hydrocarbures ».

Ce n’est pourtant pas le cas pour au moins deux des blocs en question, acquis par Perenco après la classification du site sous un régime protecteur. Contactées par Mediapart, les autorités camerounaises n’ont pas souhaité répondre à nos demandes de commentaires concernant la légalité de ces licences d’hydrocarbures.

Aucun des chercheurs ou des juristes contactés par notre partenaire régional InfoCongo n’a souhaité répondre à nos demandes d’interview, tous considérant qu’il s’agit là d’un « sujet politique trop sensible ».

Au Gabon, toutefois, l’ancien député indépendant Pierre Philippe Akendengué n’hésite plus à dénoncer la société pour laquelle il a pourtant travaillé dix-huit ans comme ingénieur. « Les gens souffrent trop de l’activité de Perenco au Gabon pour que je me taise », indique-t-il. Perenco y opère à travers 12 aires protégées : réserves aquatiques, parcs marins et zones tampons, comme Mediapart le révèle aujourd’hui.

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L’élu, à l’origine d’une plainte classée sans suite contre Perenco pour « pollution environnementale » en 2021, dénonce le manque de transparence de la multinationale vis-à-vis des régulations locales. Tout était fait dans l’opacité, indique-t-il, personne n’avait accès à quoi que ce soit, y compris aux autorisations nécessaires – pour autant qu’elles n’aient jamais existé.

La loi gabonaise exige en effet la publication d’un décret ministériel autorisant le développement de licences extractives au sein d’aires protégées, mais aussi de la production d’un rapport rédigé par un comité scientifique dédié, ce depuis 2007.

Ces décrets n’ont pourtant pas pu être retrouvés dans les archives du Journal officiel de l’État gabonais. Les autorités gabonaises n’ont quant à elles pas été en mesure de nous confirmer l’existence de ces derniers, tout comme celle d’éventuels rapports du comité scientifique en question.

De plus, la loi gabonaise mentionne également une possibilité d’exploitation « minière ou pétrolière », cela « après déclassement de tout, ou d’une partie » d’un parc national – ce qui n’est le cas pour aucune des aires protégées où opère Perenco, toujours classées à ce jour.

Selon l’avocat gabonais Gomes Ntchango, la présence de ces licences au sein d’aires protégées non déclassifiées rendrait l’exploitation « irrégulière ». Il ajoute que « les activités de production s’en trouvent interdites ».

Plus qu’un simple débat juridique, les superpositions entre licences pétrolières et zones classées pour leur riche biodiversité ont des impacts notables dans le pays. Pour le lanceur d’alerte franco-gabonais Bernard Rekoula, la situation est « catastrophique, autant pour la biodiversité d’un littoral riche en forêts mangroves que pour les populations locales ». L’activiste et militant pour les droits humains a documenté les nombreux faits de pollution imputés à Perenco en 2021 et 2022 avant de devoir se réfugier en France à la suite de menaces d’emprisonnement et d’agressions physiques.

« Préjudice écologique » et poursuites judiciaires

Fuites de pétrole, torchage et enfouissement de déchets – un ensemble de pollutions dénoncées par le lanceur d’alerte, en tous points similaires à celles pour lesquelles les ONG Sherpa et Les Amis de la Terre ont décidé de poursuivre Perenco en justice pour « préjudice écologique » en République démocratique du Congo, en 2022.

Cette procédure inédite a été enclenchée pour « reconnaître la responsabilité civile de l’entreprise française et lui demander réparation des dommages environnementaux en RDC », explique Théa Bounfour, chargée du contentieux et des plaidoyers pour l’organisation Sherpa. En RDC aussi, Perenco intervient au cœur d’un parc marin des mangroves, où de nombreux faits de pollution documentés de 2013 à aujourd’hui constituent le cœur du dossier déposé par les deux associations. « La localisation de puits au sein même d’espace protégés témoigne du fait que les activités pétrolières sont susceptibles d’impacter fortement l’environnement », ajoute la représentante de Sherpa.

« Dans l’hypothèse de pollutions répétées ou d’une certaine ampleur dans les zones concernées, la question du préjudice écologique pourrait ainsi se poser », commente-t-elle également au sujet des 74 aires protégées traversées par la multinationale.

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Contactée au sujet de cette assignation en justice pour ses activités en RDC, Perenco s’est déclarée « dans l’impossibilité de commenter une procédure en cours ». Selon le magazine Challenges, la société fait également l’objet de plusieurs enquêtes menées par le Parquet national financier (PNF), notamment pour « corruption d’agents publics étrangers » en Afrique. Sur le sujet du torchage de gaz, Perenco a indiqué viser l’objectif du « zéro torchage de routine d’ici 2030, hors cas d’urgence et selon les termes contractuels et droits minéraux ».

La société a également indiqué que ses méthodes extractives « respectent les standards internationaux et ne présentent aucun problème pour la santé des populations locales », notamment en RDC. Une prise de position contradictoire avec les cas de « diarrhées, de maladies respiratoires et de contaminations au benzène », répertoriés conjointement par Disclose, Investigate Europe et EIF, dans une enquête parue l’an dernier.

Sur la question de son impact environnemental et sanitaire, le groupe affirme que ses connaissances et son expertise lui permettent « de cibler les besoins pertinents de chaque pays spécifique et d’agir en tant que partenaire responsable, engagé et durable ».

Il indique également investir dans des programmes « de construction et de réhabilitation de structures telles que des hôpitaux, des écoles, des routes ou des infrastructures énergétiques dans le but d’élargir l’éventail des opportunités pour les plus vulnérables et de leur permettre d’accéder à de meilleures conditions de vie ».

Interrogée sur son décompte interne des licences opérant sur des aires protégées, ainsi que sur la légalité de ses concessions au Cameroun et au Gabon au vu des lois en vigueur, Perenco n’a pas souhaité nous fournir plus de détails.

Le cas de Perenco, loin d’être isolé, revêt un aspect systémique du secteur de l’industrie fossile. En mai dernier, une étude publiée par l’association britannique Lingo (« Leave it in the Ground ») avait déjà révélé que près de 3 000 sites d’extraction d’énergies fossiles se répartissent aujourd’hui sur plus de 800 aires protégées à travers le monde. Des données alarmantes où l’on retrouve les noms de TotalEnergies, Shell ou encore leur équivalent italien, Eni, à l’heure de la COP Climat à Dubaï, controversée pour les liens de son président avec l’industrie pétrolière.

 

Alexandre Brutelle, Dorian Cabrol (Environmental Investigative Forum), Madeleine Ngeunga (InfoCongo) et Juliana Mori (InfoAmazonia)

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez passer par SecureDrop de Mediapart, la marche à suivre est explicitée dans cette page.

Boîte noire

« Perenco System » est une enquête internationale menée conjointement par Mediapart, EIF (Environmental Investigative Forum), Info Amazonia, Convoca et InfoCongo. Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr et EIF à team@eiforum.org.

Cette enquête a été soutenue par le Journalism Fund Europe.

 


mardi 28 novembre 2023

Appel aux dirigeants de la COP







Ici, Port-Gentil GABON,

 

Les Terriens parlent aux Terriens, et il y a urgence, notre Maison brûle et nous regardons ailleurs,

Je ne suis qu'un Sénior parmi tant d'autres,

J'ACCUSE les Dirigeants de la Terre d'Inactions Climatiques depuis la première COP, qu'avons-nous fait ? Malheureusement presque rien, le GIEC a beau vous alerter par ses rapports et ses synthèses, mais vous restez sourd à ses mises en garde de plus en plus alarmistes. Tout cela pour protéger les intérêts de tous ces fossoyeurs de la Terre.

A quand un sursaut de votre part envers l'Humanité qui se meurt dans une totale indifférence ? Pensez-vous que vous serez épargnés ? Que nenni. Ici et là des guerres éclatent, plus cruelles les unes que les autres, où aucune partie n'en tire un quelconque bénéfice, où le tribut humain est conséquent laissant derrière lui sa cohorte de morts, de parents éplorés et dévastés par le chagrin. Mais nous oublions bien vite que la seule guerre qui mérite d'être menée c'est l'une des plus importantes, celle du Réchauffement Climatique qui n'épargnera personne aux quatre coins de la Planète malheureusement. Riches comme Pauvres nous payeront tous cette propension à détourner notre regard ailleurs et au final toute l'Humanité. Allons-nous mourir sans nous battre, comme des animaux que l'on traîne à l'abattoir ? Seules sont perdues d'avance les batailles que l'on ne livre pas.

Nous nous prétendons Homo sapiens sapiens (homme sage en latin). Où est cette fameuse sagesse dont nous nous gargarisons à longueur de journée. Dans la Nature, " théoriquement " nous sommes la seule espèce à être doté de cette dernière, j'ai beau chercher assidûment je n'en vois point dans nos actes envers notre propre espèce. Nous ne sommes qu’êtres chaotiques, égocentriques, orgueilleux, prétentieux, vénaux en quête du toujours plus au détriment de ce qui n'ont rien. Nous avions une belle planète, la Terre, qu'en n'avons nous fait, un dépotoir indescriptible pour le profit de quelques-uns. Je ne souhaite pas un retour si lointain où nous cassions des pierres pour nous chauffer dans des cavernes.  Mais devenons plus raisonnable dans le choix de notre société pour les générations futures car ces dernières ne méritent pas une planète qui ressemblera plus à un mouroir, à une poubelle malodorante, à une terre infertile, brûlante, qui sera soit inondée d'une eau polluée ou sans une goutte eau, avec des océans vidés de vie où surnagerons nos déchets, un air si pollué que l'on s'asphyxiera. Quel triste avenir pour nos enfants !

Alors Messieurs, un peu de bon sens, pour la Planète, pour l'Humanité et pour les Générations Futures, je ne dis pas que ce sera facile, car il y aura des sacrifices à faire. Mais avons-nous le choix, il n'est pas trop tard pour sauver un peu plus de 7,5 milliards d'humains ainsi que toutes les autres espèces vivantes qui n'ont pas demandé à disparaître du fait de notre inconscience.

Nous sommes à la croisée des chemins, irons-nous vers un avenir radieux ou vers la fin de l'Humanité ? Vous avez le pouvoir de pas nous faire sombrer dans l'obscurité, ce choix est entre vos mains. Je suis qu'un senior, un quidam, qui voit se rapprocher sa fin. Qui a tant aimé cette planète dans sa diversité biologique, qui a tant profité des bienfaits de cette dernière et qui souhaiterait que les Générations Futures en profitent.  

Dans les actualités de la Terre, on nous parle trop souvent du CO2 qui est l'un des grands fautifs du Réchauffement Climatique, et on passe sous silence l'un des gaz les plus climaticides : le Méthane qui se diffuse sans nous inquiéter plus que cela. Avec le réchauffement de la Terre, les stocks de méthane jusqu’ici piégés dans les sols, constituent une nouvelle bombe à bombardement, aggravant d’autant plus le Réchauffement Climatique.

Messieurs les Dirigeants de notre Planète, il est temps de prendre au sérieux le Réchauffement Climatique car des milliards de vies et des millions d'espèces en dépendent. Les décisions et les solutions sont entre vos mains, pour notre bien commun notre chère Planète TERRE.

Un Senior qui ne peut se résoudre à ne pas livrer ce combat, cette guerre, ce défi avant d'aller rejoindre ses ancêtres.

Appel à la COP 28 du 28 Novembre 2023.

UN SENIOR

H. M. AUGUSTE

Président, Conseiller Scientifique et Technique, membre de la Commission Scientifique et Technique de L'ONG H₂O GABON,

B. P. 1991,

Port-Gentil, GABON,

TÉL : + 241 74 09 21 51 (Whatsapp),

Courriel : h2ogabon@yahoo.fr,

Blog : h2ogabon.blogspot.com,