vendredi 2 mars 2012

« Gabon Industriel » vs « Gabon Vert », les incohérences Port-gentillaises

« Gabon Industriel » vs « Gabon Vert », les incohérences Port-gentillaises.
Communiqué de presse - 2 Mars 2012

Depuis l’annonce de la création de la zone franche de l’île Mandji, qui s’est transformée par la suite en Zone d’Intérêt Economique de l’île Mandji, nous constatons que malheureusement le « Gabon Industriel » prime largement sur le « Gabon Vert », car la définition de la politique du « Gabon Vert » reste floue. Ce qui permet aux industries de différents pays, peu scrupuleuses de l’Environnement de s’engouffrer dans cette brèche laissée béante. En ce qui concerne la ville de Port-Gentil, la politique environnementale de la ville dénommée « Pilier Vert » n’existe pas, pas de réflexion concertée à ce sujet, pas de cahier des charges. Et plus simplement pas le moindre embryon d’idées à ce sujet… Comment, dans cet état de fait, nos élus peuvent-ils réagir face à ces marchands du temple si bien rodés à ces manœuvres et pratiques fallacieuses, pour arriver à nous vendre n’importe quoi, au grand mépris de notre santé, de notre environnement et de notre futur ?
Allons plus avant dans le constat et la réflexion sur la Zone d’Intérêt Economique de l’île Mandji : La création de la ZES s’est traduite par la destruction de plusieurs centaines d’hectares de mangrove qui protégeaient la ville de Port-Gentil des inondations, de la houle océanique et des cycles de tornades - phénomènes qui ne feront que s’amplifier au fil des ans à venir, ayant comme facteur aggravant le changement climatique. Dans ce domaine nous n’avons fait qu’effleurer les risques écologiques (cf. article paru en ligne « Haro sur Port-Gentil ou La ville de Port-Gentil exposée à des risques environnementaux », Novembre 2011). Qui  payera les conséquences dévastatrices de cette atteinte majeure à la mangrove qui protégeait Port-Gentil gratuitement ? Nous, malheureusement.
Il y a quelques temps déjà, nous avons eu la chance d’assister à la consultation publique organisée par le groupe OLAM, qui est un acteur essentiel de cette ZIEC, puisque selon leur présentation, il devrait y implanter différentes activités. Lors de cette présentation sur la ZIEC, dans l’ordre des idées fantaisistes, nous avons lu le projet d’hôtels et des zones réservées à l’aquaculture/pisciculture. Comment peut-on prétendre installer les activités citées ci-dessus à proximité immédiate d’un complexe pétrochimique (une raffinerie) et chimique (une usine d’engrais type AZF et une usine d’ammoniac) ?
En ce qui concerne l’activité principale d’OLAM, l’usine d’engrais chimique, il est vrai que la matière première est proche (le gaz des torchères). Or dans un monde agricole actuel qui est en profond bouleversement, de plus en plus d’agriculteurs abandonnent les engrais chimiques, car trop polluants et trop risqués pour la santé de tous (agriculteurs et consommateurs). - Ces risques ont été établis par de nombreuses études scientifiques de par le monde- . N’est-ce pas pour cela que l’on a décidé de créer ces chimères qui l’on appelle « les  OGM ou Organismes Génétiquement Modifiés » pour éviter d’utiliser des engrais et des pesticides, qui causent de gros dégâts environnementaux, et contribuent à la pollution des sols, de l’air, des nappes phréatiques, des fleuves et des océans, tout ces efforts faits pour une production agricole mondiale stagnante qui n’empêche pas le tiers monde de mourir de faim… une utopie en remplace une autre. Dans un monde où les risques sanitaires sont de plus en plus identifiés, dénoncés et liés à notre alimentation, comment peut-on envisager vendre des engrais chimiques. Quand à l’argument présenté par les promoteurs de cette usine, « fabriquer des engrais pour l’agriculture villageoise », il ne tient pas puisque la jeune génération ne daigne pas retourner à la terre, et que l’agriculture villageoise est principalement une agriculture biologique (exemple : le projet de 800 hectares de terres lancé par le Président Sassou Nguesso dans son village de Edou dans le Nord du Congo). A l’international, on a et on va avoir de plus en plus de mal à trouver des débouchés  pour ce type de produits dangereux dans les années à venir. Car la conscience des peuples évolue vers un mieux être et un mieux manger.
Pour prolonger notre propos, nous aimerions rappeler aux lecteurs l’accident du 21 septembre 2001, à Toulouse (France). L’usine AZF de Toulouse est détruite par l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium (engrais chimique), entraînant la mort de 30 personnes, faisant 2 500 blessés, laissant 14 000 personnes atteintes de lourds traumatismes psychiques et de lourds dégâts matériels (environ 2 milliards d’Euros). Résultat : une ville profondément meurtrie, une ville en procès contre la société Grande Paroisse (groupe Total) depuis plus de 10 ans. A ce jour aucune indemnité n’a été versée au titre des dommages. Comme nous le voyons ci-dessus, ce genre d’industrie n’est pas sans danger. Le 1er risque est la pollution de l’air en cas d’incident ou d’accident. En fonction de la concentration et de la direction du vent, l’air ainsi contaminé provoquerait des vertiges, des nausées, voir la mort par asphyxie de la population en fonction de sa proximité.  Le 2ème risque est celui de la pollution par débordements des eaux usées ou par accident : la proximité de la mer engendrerait l’extinction immédiate de la Faune et de la Flore aquatique sur toutes les zones aquatiques polluées. Le 3ème risque, et non des moindres, est l’explosion de l’usine. Nous en avons déjà vu plus haut  les effets et les résultats, sachant que la déforestation des alentours de Port-Gentil et son particularisme urbain ne jouent pas en notre faveur. L’étude d’impact environnementale fournie était digne « d’un rapport pour bisous nounours, où tout le monde, il est gentil et tout le monde, il est beau ». Et nous avons bien noté qu’elle n’a été rendue disponible matériellement que très peu de temps aux lecteurs pertinents. Pourquoi ?
Certaines questions nous brûlent les lèvres :
Ø  Pourquoi s’entêter à vouloir installer une telle industrie à proximité immédiate de la ville ?
Ø  A-t-on pris en compte le voisinage trop proche de 2 autres industries à tendance explosive, le terminal pétrolier du Cap Lopez et la raffinerie de la SOGARA ?
Ø  Ne risque-t-on pas « un effet boule de neige » ?
Ø  Sans être un oiseau de mauvais augures, en cas de pollution de l’eau ou de l’air serait-on capable de circonscrire et d’endiguer ces dernières ?
Ø  Dans le cas d’une explosion de type AZF, avons-nous assez de lits pour prendre en charge un nombre très important de patients dans notre hôpital où déjà les places sont limitées ?
Ø  Avons-nous un corps médical en nombre et capable de traiter ce genre de pathologies liées aux accidents majeurs industriels ?
Ø  En cas de pollution de la mer, qui va restaurer et payer les dégâts causés à l’Environnement, donc à notre bien commun ?
Ø  En cas de pollution de l’air, qui va prendre en charge et indemniser les personnes ou les ayants droits ?
Ø  En cas de catastrophe majeure, au final, qui  va payer ?

Nous vous laissons répondre à ces légitimes interrogations en vos âmes et consciences, puis longuement méditer sur la carte ci-dessous. Gardez bien à l’esprit que des vies et l’avenir d’une ville sont en jeu.
Carte mondiale des pollutions et accidents industriels
Depuis le début du 20ème siècle
Cette carte provient du Hors-série du « Monde diplomatique » L’Atlas environnement, Analyses et solutions.
Nous aimerions terminer notre propos par citer une phrase qui pourrait servir de maxime, elle nous vient de l’inventeur du terme scientifique « biodiversité », l’Entomologiste et biologiste américain, Professeur Edward Osborne WILSON, dont voici la teneur «L’humanité ne se définit pas parce qu’elle crée, mais par ce qu’elle choisit de ne pas détruire ».
H2O GABON, Association pour la Protection de la Nature et de l'Environnement, à but non lucratif (régie par la Charte de la Terre), B. P. 1991, PORT-GENTIL (GABON)
Courriel: h2ogabon@yahoo.fr
Tél
: 00  241 07 53 77 70


La presse nous cite :

Gabon Review - Gabon Industriel versus Gabon Vert à Port Gentil?
Afriscoop - Port Gentil subira t'elle un drame écologique à la Mpila?
Afrik.com - La Zone franche de l'ile Mandji en danger ?

Ce communiqué de presse a été repris par KOACI et Gabon Enervant.

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