Michel Auguste, doyen des Français de Port-Gentil, s’est éteint
Publié par Steve Jordan
dans SOCIÉTÉ sur mercredi 30 décembre 2015 à 3:08
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L’information
a vite fait le tour de la capitale économique : Michel Auguste, jusque-là
mémoire vivante du pays, a rendu l’âme au lendemain des fêtes de la Nativité,
le dimanche 27 décembre.
Né
le 16 octobre 1933 à Puteaux, dans les Hauts de Seine (France), l’homme a posé
ses valises dans la capitale économique du Gabon en 1957. Il n’y connaîtra
qu’une entreprise, la Société gabonaise de mécanique (SGM) qu’il ne quittera
qu’à l’heure de la retraite, en 1999. Parallèlement, il aura eu une activité
débordante, que ce soit dans le domaine sportif, comme entraîneur de football
(Dragons Noirs), joueur de rugby (rugby club de Port-Gentil), membre des staffs
des ligues de ces deux disciplines, ou dans les multiples fonctions électives
qu’il occupera. C’est ainsi qu’il a été, entre autres, membre du Conseil
supérieur des Français de l’étranger pour le Gabon, Administrateur de la Caisse
des Français de l’étranger, délégué au Comité national au souvenir du Général
De Gaulle pour l’Ogooué-Maritime, conseiller de l’Assemblée des Français de
l’étranger pour le compte du Gabon et de Sao Tome et Principe.
Membre
de la Fédération des Anciens Combattants Hors de France, il a mené plusieurs
plaidoyers auprès des différents maires de Paris pour que la capitale française
puisse honorer le capitaine Charles Ntchoréré en baptisant l’une de ses rues du
nom de ce compatriote. Sans succès. A Port-Gentil, il a financé partiellement
(pour moitié dit-on), la statue du capitaine Ntchoréré de l’ancienne base
militaire du 6ème BIMA.
Au
cours de ces conversations, il évoquait volontiers les souvenirs de ses
premiers pas en terre gabonaise. Il se souvenait, par exemple, être arrivé à
Port-Gentil dans un quadrimoteur de UTA, atterrissant sur une pise en latérite,
dans un aéroport constitué de trois baraques en bois sur pilotis. Il se
souvenait également de son premier repas pris dans un restaurant situé à
l’endroit ou se trouve actuellement l’immeuble de Total Gabon. Le jour de la
proclamation de l’indépendance du Gabon, disait-il, ils n’étaient que deux
ressortissants français à s’être rendus au gouvernorat pour assister à la
descente du drapeau français, ses autres compatriotes ayant fait le choix de
rester chez eux.
C’est
dire que l’homme qui, en 1957, avait pris pour femme une gabonaise originaire
de Fougamou avec laquelle il a fondé une famille était un Port-gentillais à
part entière, parfois sollicité pour conter la ville pétrolière dont il était
l’une des mémoires vivantes.
Fait
citoyen d’honneur en 2007, Michel Auguste a été membre fondateur de
l’Association pour la Protection de la nature et de l’environnement, H2O,
dirigée par son fils, Henri Michel Auguste. A ce titre, et face aux menaces
environnementales auxquelles est confrontée la capitale économique, il estimait
que la solution la plus sage serait d’envisager, dès maintenant, une
délocalisation de la ville sur le continent car, selon lui, la nature finira, à
terme, par reprendre ses droits.
S’étant investi, lors des événements qu’a connu le
Gabon en 1990, dans l’évacuation des Français, il a, par des actions
multiformes, contribué à renforcer les liens entres les communautés française
et gabonaise. Il était membre du Conseil d’administration de l’Alliance
franco-gabonaise de Port-Gentil. Il avait 82 ans.
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