Notre Alerte de 2012 sur la Pollution de Perenco dans le Fernan Vaz. Ozouri / Nkomi au Nord, Omboué au Sud |
Article
reproduit avec l’aimable autorisation de Infosplusgabon (correspondant de
Reuters)
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initial ici.
17 Juillet 2021
Gabon-Environnement-Pollutions
liées aux activités pétrolières de la société Perenco Gabon SA
Par Antoine
NKOLO LAWSON
LIBREVILLE,
17 juillet (Infosplusgabon) - Comme il fallait s’y attendre, la compagnie
pétrolière franco-britannique Perenco SA a finalement été épinglée pour violation
généralisée des différentes législations relatives à l'exploitation des
hydrocarbures et à l’environnement au Gabon. A la suite d’une ultime
rencontre le 16 juillet à Port-Gentil, des représentants de Perenco, du
président Georges Mpaga du Réseau des organisations libres de la
société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) et du Procureur de la
République, Perenco a finalement été traduit en justice à la suite
de ses activités génératrices de pollutions importantes au détriment du
Gabon et surtout des communautés locales de la région d’Etimboué, dans la province
de l’Ogooué-Maritime, qui vivent à la périphérie de ses permis.
Le ROLBG qui
avait, en effet, été sollicité par les populations d’Etimboué, a saisi le
procureur de la République près le Tribunal de première instance de Port-Gentil,
à travers une plainte avec constitution de parties civiles contre la société
Perenco.
De sources
recoupées, cette saisine découle d’une mission d’inspection sur les sites
d’exploitation de la société Perenco, conduite par le ROLBG. Cette mission a
relevé plusieurs écarts de conduite de la société qui se caractérisent par une
«exploitation non professionnelle» des hydrocarbures, en violation des normes
légales internationales.
« Le
ROLBG accuse la multinationale de violer la loi 007/2014 relative à la
protection de l’environnement en République gabonaise, notamment en termes de
pollution et dégradation des rivières et lagunes par les hydrocarbures ;
pollution et dégradation des écosystèmes maritimes et terrestres ; pollution et
dégradation de la flore et des ressources halieutiques ; appauvrissement
des populations et atteinte aux droits économiques des populations locales », mentionne-t-on
auprès de l’ONG.
Le 16
juillet, à Port-Gentil, le ROLBG a produit un communiqué annonçant
la mise en examen de Perenco Gabon pour les faits de pollutions et
précisément pour des chefs d’inculpation suivants :
- Violation
de la loi 007/2014 relative à la Protection de l’Environnement en République
Gabonaise :
- Pollution
et dégradation des rivières, lagunes et mer par les hydrocarbures ;
- Pollution
et dégradation des mangroves, des écosystèmes maritimes et terrestres ;
- Pollution
et dégradation de la flore et des ressources halieutiques ;
Selon
le communiqué de presse de ROLBG, « le Procureur de la République
près du tribunal de première instance de Port-Gentil a inculpé vendredi la
compagnie Perenco SA et a requis la mise en examen de cette multinationale pour
les faits de pollutions ».
Une grande
première au Gabon et en Afrique et une reconnaissance par la justice gabonaise
du combat légitime de la Société civile et des communautés dans la lutte contre
les crimes environnementaux liés aux activités des multinationales qui se
permettent « d’évoluer en territoire conquis ».
« Face
aux arguments documentés et étayés par des preuves irréfutables qui ont été
développés par Georges Mpaga, et le député Pierre Philippe Akendengué,
respectivement représentant de la Société civile et des communautés d’Etimboué,
par ailleurs parties civiles à la procédure, Perenco dont les intérêts étaient
défendus par monsieur Awauret, directeur général adjoint, assisté de deux
autres directeurs, n’a pas fait le poids », écrit le communiqué.
Le procureur
de la République a décrété l’inculpation et la mise en examen de Perenco. Ce
qui constitue une victoire pour la Société civile gabonaise et les communautés
locales d’Etimboué face à une multinationale dont les activités extractives de
pétrole dans ce département riche en pétrole et en gaz au Gabon.
Notons que
les activités de Perenco ont généré des dégâts et des dommages environnementaux
d’une ampleur sans précédent.
Plus que
jamais, les communautés locales d’Etimboué impactées par les pollutions à
grande échelle de Perenco depuis plusieurs années et qui bénéficient aujourd’hui
du soutien et de l’expertise technique des organisations de la Société civile, dont
H₂O Gabon basée à Port-Gentil, affichent une farouche volonté à
faire payer à Perenco, le prix le plus élevé consécutif aux crimes
environnementaux qui découlent de ses activités, de son incompétence notoire et
de la vétusté de l’ensemble de ses installations.
Le procureur
de la République a transmis le dossier au premier juge d’instruction qui a
signifié à Perenco, l’acte d’accusation. A suivre.
Pour rappel,
et selon le site de Perenco, les activités de production de Perenco au Gabon
ont débuté en 1992 avec l'acquisition de champs matures au large de Port-Gentil
avec 8 000 barils de pétrole produits quotidiennement. 26 ans plus tard, la
production moyenne annuelle atteint 90 000 boepd et 50 millions de pieds cubes
de gaz naturel en 2017. Cette croissance a été soutenue par le développement
continu de champs matures, une stratégie d'acquisition équilibrée et plusieurs
succès d'exploration.
Perenco Gabon
exploite des licences de pétrole et de gaz aussi bien offshore qu’onshore.
S’ajoutent à ce portefeuille pétrolier et gazier deux unités flottantes de
stockage et de déchargement (FSO, Floating storage and offloading) offshore.
Depuis plus
de 10 ans, Perenco fournit du gaz naturel aux centrales électriques de la Société
d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) de Libreville et de Port-Gentil. Le gaz est
produit à terre, traité selon les spécifications en vigueur et livré sous
pression à l’aide d’un gazoduc de 450 km.
Grâce à un
important portefeuille de permis d’exploration, Perenco est à même de répondre
de façon pérenne aux besoins croissants d’électricité et de gaz du Gabon…
non sans polluer ses sites d’exploitation.
Ajoutons que
H₂O Gabon est partie prenante de la plainte déposée par le ROLBG en Janvier
2021. Ci-dessous des liens pour en savoir plus sur les pollutions liées à
l’exploitation pétrolières de Perenco :
https://www.infosplusgabon.com/component/content/article/30569-2021-01-25-19-10-15
Lire l’article de
H₂O Gabon : Perenco
au Gabon : une longue histoire de pollutions pétrolières.
Contacts
presse (ROLBG) : +241 074 75 50 46 +241 77 51 99 32
Notre Alerte de 2012 sur la pollution de Perenco dans le Fernan Vaz.
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